Le savon, toute une histoire...

En fait, il est impossible de fixer avec précision la "date de naissance" du savon. Cependant, des traces écrites mentionnant son existence ont été trouvées au moyen orient et en Egypte. Ces preuves remontent entre 4500 et 5000 ans avant J.C..


Un papyrus est actuellement conservé au musée de Leipzig, le "papyrus Eber";
Il y est écrit que le savon était employé comme produit médicinal.
On s'accorde à penser que les Egyptiens employaient du "natron" comme alcali (carbonate de soude naturel qu'ils trouvaient dans les lacs salés situés en haute Egypte) qu'ils faisaient chauffer avec des huiles ou/et des graisses.

Une autre référence à la fabrication et à l'emploi du savon à été trouvée sur le fameux cylindre de GUDEA, un roi Sumérien du troisième millénaire avant Jésus Christ. On y lit : Ainsi, il me purifie avec l'eau, ainsi, il nettoie avec la potasse, ainsi se fait le mélange de l'huile pure et de la potasse...


En 1957, des tablettes d'argile écrites en Sumérien ont été découvertes dans le sud de l'Irak.
Ces tablettes font référence à l'emploi de savon pour nettoyer la laine et datent approximativement de 2500 ans avant Jésus Christ.


Plus tard, en Syrie il y a environ 3 000 ans, le savon était fait avec de l'huile d'olive et de la soude végétale (obtenue à partir de cendres de plantes). Ce savon était particulièrement réputé pour ses propriétés désinfectantes, dues principalement à l'usage d'huile de baies de laurier dans sa fabrication.
Ce savon existe toujours : le fameux savon d'Alep.


Encore plus tard, les Phéniciens, excellents navigateurs et commerçants installèrent un campement et un comptoir dans le delta du Rhône.
Ils créent la ville de Phocée aux environs de 600 avant Jésus Christ et y produisent du savon.
Aujourd'hui, Phocée s'appelle Marseille...


Les Celtes entretenaient des relations commerciales très étroites avec les Phocéens et ont appris leur savoir faire.


Faute d'huile d'olive, les tribus Gauloises, Celtes et Germaines employèrent de la graisse de chèvre et des cendres de hêtre pour confectionner une sorte de pommade qu'ils employaient pour nettoyer et entretenir leurs cheveux...
Ils appelaient cette pommade "sapo"


À partir du XVe siècle, la région de Marseille devient un centre de production important, utilisant l'huile d'olive locale. La soude (à l'époque le mot « soude » désignait le carbonate de sodium) provient d'abord des cendres obtenues par la combustion de plantes sodifères comme la salicorne.


En 1791, le Français Nicolas Leblanc invente un procédé permettant d'obtenir de la soude à partir d'eau de mer. Il transforme le clhorure de sodium (le sel) en hydroxyde de sodium (la soude). Cette découverte révolutionnera l'industrie de La Savonnerie.


Se basant sur ces travaux, c'est en 1823, que le chimiste Eugène Chevreul, (encore un Français), explique la réaction de saponification et démontre que les corps gras sont formés d'une combinaison entre glycérol et acides gras.


Au XIXe siècle, des huiles de coprah et de palme venant d'outre-mer sont employées dans les savons.


Aujourd'hui, le savon est concurrencé par les tensioactifs synthétiques qui sont utilisés dans les détergents, les gels douches et les pains dermatologiques sans savon ou "syndets"(pour Synthetic Detergent)


Les multiples emplois du savon (toilette corporelle, shampoing, lessive, vaisselle, entretien des sols et des sanitaires...) en font un marché très rentable pour les industriels mais, ces produits "modernes" (lessives et autres gels douche) sont très discutables...


Tant par leur impact écologique (par la production, les emballages et la pollution des eaux usées) que par leur innocuité (risques d'allergies dû à la multitude de composants nouveaux) et,
que dire quand à leur efficacité....


Ainsi, pour la toilette corporelle, les produits "sans savon" se sont installés sur la croyance en l'effet déshydratant du savon.
(certains savons, par exemple à la glycérine et au beurre de karité comme les nôtres, respectent pourtant particulièrement bien l'épiderme).


Il est remarquable que dans ces produits le savon est remplacé par le Laureth sulfate de sodium (nommé sodium laureth sulfate dans les compositions)


Le Lauryl éther sulfate de sodium ou Laureth sulfate de sodium, est un détergent et surfactant ionique fort, couramment utilisé en biochimie et biologie moléculaire.


On le retrouve dans divers produits ménagers (savon liquide, gel douche, shampooing, pâtes dentifrices etc.).
Il est peu onéreux et est un agent moussant très efficace (moussant ne signifie pas lavant !!!)


Quand à l'innocuité de ces produits, a t'on vraiment le recul nécessaire ?


Alors, Gel douche ou savon ?

Pour nous, c'est très clair....

Papyrus Eber

Gudea

Salicorne

Nicolas Leblanc (1742-1806)

Eugène Chevreul (1786-1889)

Savon de Marseille

Savons d'Alep

Savons corde - Charroux

Palette de senteurs - Charroux